Cigar Rum est une lente incantation. Une ode à la chaleur d’un soir caribéen, à la lumière dorée qui glisse sur le verre et s’accroche à la peau. C’est le murmure d’un cigare qui se consume lentement, l’éclat liquoreux d’un rhum ancien, le souvenir d’une nuit qui ne finit jamais.
Tout commence par une clarté brève, la mandarine, vive comme un éclat de rire, fend l’air avant de disparaître dans une mer de fruits sombres : raisin mûr, prune confite, cerise noire. Ils roulent sur la langue comme les souvenirs d’un festin oublié, sucrés, profonds, presque capiteux. Puis vient la fumée. Elle s’élève, dense et élégante, portée par le tabac, qui enlace le rhum comme une promesse chuchotée à l’ombre. C’est un cœur ardent, un souffle de velours brûlé.
Et la nuit tombe, dans les replis du bois de chêne, dans les terres sèches du vétiver. Les résines s’allument une à une, benjoin, labdanum, baumes anciens, laissant derrière elles une traînée ambrée, résineuse, presque sacrée. Puis un souffle inattendu, une brise d’algue marine, fraîche et salée, vient effleurer ce monde de feu et de sucre, comme pour rappeler que même les parfums les plus intimes naissent quelque part au bord de l’eau.
Cigar Rum n’est pas un simple parfum. C’est une atmosphère, un rituel, un secret partagé entre la peau et la mémoire. Il ne se porte pas, il se vit, comme une dernière gorgée au fond du verre, douce, amère, inoubliable.