Chimphli est une fragrance née du souffle des légendes thaïes, là où la beauté céleste frôle la douleur terrestre. Elle s’inspire du mythe de la demeure Chimphli, perchée au sommet d’un arbre de kapok gigantesque, pont sacré entre les royaumes des hommes et des esprits. C’est là, dit-on, que vit Phaya Suban, roi des Garudas, êtres ailés et protecteurs célestes. Leur force leur vient du nectar des fleurs de kapok. Sans lui, ils s'effondrent, perdant leur mission, leur lumière, leur pouvoir.
Mais ce même kapok, si précieux dans les cieux, devient supplice dans les profondeurs. Dans les croyances thaïes, les damnés doivent grimper à mains nues ses branches hérissées d’épines, sous les coups des gardiens de l’enfer. Douceur ou châtiment, le kapok incarne les deux pôles du destin, l’élévation et la chute.
Chimphli ouvre sur un éclat de citron lumineux et de poivre rose vibrant, comme une montée d’énergie sacrée. Le rhum de Jamaïque enveloppe ce départ d’une chaleur liquoreuse, évoquant l’ambroisie céleste ou le vin des divinités. Puis, lentement, le cœur s’épanouit : la cire d’abeille dépose sa richesse miellée, tandis que la fleur de kapok dévoile ses accents floraux, légèrement poudrés, presque terreux. Le cumin vient y inscrire un souffle plus charnel, légèrement amer, évoquant la réalité brute sous la beauté.
Le fond du parfum s’enracine dans une sensualité profonde. La graine d’ambrette libère une touche musquée, vivante, presque animale. L’oud thaï de Trat ajoute sa fumée noble et mystérieuse, pendant que l’immortelle, chaude et caramélisée, prolonge le sillage d’un éclat doré.
Chimphli est un parfum de contrastes, céleste et terrestre, doux et piquant, sacré et sensuel. Il rend hommage à la culture thaïlandaise, à ses histoires tissées de beauté et de douleur, à ses fleurs qui nourrissent autant qu’elles défient. C’est une ascension parfumée, un rite à fleur de peau, une offrande au Garuda intérieur.